PATiNE meets Désirée fleurs

Il y a des gens qu'on aime beaucoup tout de suite, sans avoir besoin de se connaître beaucoup. Dans le projet Désirée de Mathilde et Audrey, tout respire le bon sens, l'ambition saine, le partage, la joie. Circuit court, créativité, do more with less, tout ça pour l'amour du beau, ça nous parle. On aime aussi leur humilité, car les fondatrices de Désirée disent tout le temps "sans les cultivateurs de fleurs, on n'est rien". Remettre la marque et le commerce à sa juste place, un maillon dans une belle chaine, c'est notre approche aussi !
Comment ce projet Désirée a-t-il démarré ?
Désirée est née autour d'un plateau de fromages. Avec Audrey, on s'est rencontré il y a 10 ans, à l'époque où nous étions acheteuses de fromages AOC pour la restauration. En exerçant ce métier, on s'est rendues compte à quel point on pouvait changer les choses en apportant de l'attention à l'humain, en se déplaçant pour aller voir comment font les gens, leur savoir-faire, leur territoire. On a assez vite voulu mettre cette découverte du monde agricole au service d'une de mes passions depuis toute petite, les fleurs. En creusant un peu, on s'est rendu compte que les fleurs étaient en fait une industrie mondialisée peu reluisante : 85% des fleurs vendues en France viennent de l'étranger, pas seulement de Hollande mais aussi d'Equateur, de Colombie ou encore du Kenya, qui fournit à lui seul 60% des roses vendues en France. Ces cultures sont souvent bourrées de pesticides et ont un impact carbone lourd, soit à cause de leur transit en avion, soit parce qu'elles poussent au Pays-Bas dans des serres chauffées et éclairées. La France a pourtant de très beaux bassins de production notamment dans le Var et en Ile-de-France, et des terroirs et variétés uniques. On a voulu créer un lieu qui mette en avant les productrices et producteurs, et où on puisse aussi les accueillir autour d'un café, et on a la chance d'en avoir déjà reçu quelques-uns chez Désirée ;)
Pouvez-vous nous expliquer le problème des roses à la Saint-Valentin ?
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi il faut remettre de la lenteur dans les fleurs ?
On dit souvent que si Désirée s'appelle Désirée, c'est parce qu'on l'a beaucoup voulue. Mais c'est sûr que l'expression "se faire désirer" (sans mauvais jeu de mots) nous a marquées aussi, car c'est bien ce qu'on devrait accepter des fleurs et qu'on a un peu perdu avec la "désaisonnalisation". Et pourtant, chacun cherche cette joie de la saison qui revient et qui nous a manqué : le mimosa par exemple, qui a une saison bien marquée (impossible d'en trouver entre mars et décembre), rend les gens fous. On est émus par les premières pivoines ou les premiers dahlias. A l'inverse, une rose produite à l'autre bout du monde en toute saison, toujours disponible, nous touche assez peu. Savoir attendre, c'est pouvoir savourer. Chez Désirée, on s'élève contre la dictature du tout tout de suite, on fait payer la livraison et on a une disponibilité limitée de fleurs produites en petites quantité, et en cela on est sans-doute comme Patine assez à contre-courant.
Comment se cultiver sur les fleurs pour connaitre les do, les don’t, et respecter les saisons ?
Est-ce que tout est slow dans votre vie ?
Le site de Désirée par ici, où on trouve notamment leur livre et 15 bouquets par jour à se faire livrer si vous habitez à Paris !